Patrick Pécherot

Janvier


Calendrier


Annexes



Mars



Marianne Preindlsberger Stokes

D’origine autrichienne, Marianne étudie aux Beaux-Arts de Munich, puis de Paris. Elle accompagne son amie peintre, Helena Schjerfbeck, à Pont-Aven où elle rencontre son futur époux, le peintre anglais Adrian Stokes. Le couple rejoint la communauté d’artistes de St Ives, en Cornouailles, avant de séjourner auprès d’un autre groupe au Danemark. Les voyages se succèdent en Europe ; la Hongrie leur inspire un livre que Marianne illustre.
Les premières œuvres de Stokes révèlent l’influence des naturalistes français, puis l’artiste peint quelques scènes de genre bucoliques avant de se plonger dans le monde médiéval, religieux et mythologique, se rapprochant ainsi des préraphaélites. Elle privilégie les figures féminines en costume. Stokes utilise les techniques du gesso et de la tempera.
Son œuvre, qui force l’admiration des critiques, est exposé régulièrement en Europe et l’Exposition universelle de Chicago lui décerne une médaille en 1883.

Teresa del Po

Fille du peintre romain Pietro del Po, Teresa profite de la renommée paternelle pour percer rapidement : en 1678, elle entre à l’académie San Luca, elle ne manquera jamais d’ajouter ce titre à sa signature.
Ses portraits au pastel obtiennent un franc succès et lui valent d’être comparée à Rosalba Carriera. Teresa del Po réalise également des peintures à l’huile, des eaux-fortes et illustrent de nombreux livres d’histoire et de dévotion. Elle excelle dans l’art de la miniature : inspirée par la sculpture de Bernin, elle réussit une miniature d’une extrême finesse et d’une légèreté admirable, Daphné et Apollon.
Son œuvre très abondant, qui a été inventorié par sa fille, se trouve malheureusement dispersé.

Suzanne Duchamp

Suzanne appartient à une famille française aisée, comprenant des artistes ; ses trois frères embrassent également une carrière artistique : Jacques Villon, Raymond Duchamp et Marcel Duchamp avec lequel elle a des relations étroites. A 16 ans elle commence des études d’art à Rouen puis gagne Paris, après un bref mariage, pour s’installer à Montparnasse et favoriser sa carrière. Infirmière pendant la Première Guerre mondiale, elle interrompt sa production picturale. En 1919, elle épouse Jean Crotti, un peintre sur lequel elle exerce une certaine influence.
Duchamp est une peintre, d’abord intéressée par l’impressionnisme, qui choisit rapidement le dadaïsme. Elle se fait connaître dès l’âge de 22 ans au Salon des Indépendants à Paris. Une rétrospective consacrée aux œuvres de la fratrie Duchamp se tient à Rouen en 1967, et son succès se poursuit au Centre Georges-Pompidou à Paris.

Olga Rozanova

Née en Russie centrale, Olga fait de brèves études d’art avant de s’installer à Saint-Pétersbourg. Rozanova devient un membre très actif de l’Union de la jeunesse qui organise expositions, lectures et débats. A l’avant-garde, elle rejoint le groupe des artistes russes du Supremus, puis se lance passionnément, avec de grands poètes, dans l’aventure d’une poésie novatrice qui balaie toute convention grammaticale et littéraire. Elle rédige également les Fondements de la Nouvelle Création et les raisons pour lesquelles elle n’est pas comprise.
L’artiste épouse le poète Aleksei Kruchenykh. Rozanova s’empare des modes d’expression du futurisme et du cubisme pour élaborer un style personnel qui se distingue par des compositions habiles où lignes courbes, droites et triangles convergent vers le centre de la toile d’où émane une impression de puissance. Elle réalise des œuvres abstraites, des collages et des toiles suprématistes.
Le Xe Salon d’Etat accorde une place importante à son œuvre en 1919, et sa renommée se confirme par une exposition tenue à Berlin en 1922.

Renée Sintenis

Renée fait ses études à l’Ecole d’art de Stuttgart, puis à l’Ecole des arts décoratifs et appliqués de Berlin. Son succès est fulgurant, surtout après que R. M. Rilke a acheté sa première sculpture. Sintenis épouse le peintre et écrivain, E. R. Weiss en 1917. Elle se consacre en partie à l’enseignement avant d’avoir l’honneur d’être élue membre de l’Académie d’art prussienne.
Ses sculptures, généralement de petite taille, représentent des animaux, des personnages ou des portraits de contemporains. Quelques figures de sportifs lui valent le succès du grand public -le sport a une place d’honneur durant ces années-là-. C’est avec talent, et de plus en plus de stylisation, qu’elle rend le mouvement, la rapidité ou la grâce. Sintenis explore avec passion le thème de la transformation : métamorphose de Daphné, transformation de son propre visage en masque †pour représenter l’homme universel ou cacher les souffrances causées par la Seconde Guerre mondiale-.
Sintenis compte parmi les sculpteurs les plus prestigieux du XXe siècle.

Lilly Martin Spencer

Fille d’immigrants français aux Etats-Unis, Lilly reçoit une éducation progressiste ; son talent précoce en peinture est remarqué par un mécène dont elle refuse l’aide. Elle s’installe à Cincinnati et épouse le peintre anglais, Benjamin Rush Spencer, avec qui elle a 13 enfants -sept survivront-. Son mari l’admire et la soutient.
Martin Spencer tire des revenus conséquents de la vente de ses toiles et de leur reproduction. Elle brosse le portrait d’élégantes Américaines, peint des allégories et des scènes de genre avec une prédilection pour les scènes de famille bourgeoise.ÂElle célèbre des événements de l’histoire des Etats-Unis : la charmante réunion de famille qui fête l’Indépendance, "L’Artiste et sa famille au pique-nique du 4 juillet", traduit son goût pour la peinture française de Watteau et Fragonard. Elle excelle dans l’expression des sentiments ; son style victorien rencontre un grand succès auprès de ses contemporains. Martin Spencer expose dans plusieurs musées américains.

Eva Bonnier

Eva est la fille d’ Albert Bonnier, un riche éditeur juif de Stockholm, et de Betty Rubenson. Après des études dans une académie privée, Eva intègre la section réservée aux femmes de l’Ecole royale des Arts, puis complète sa formation de peintre à l’académie Colarossi à Paris. Bonnier rencontre le sculpteur suédois Per Hasselberg ; la relation est fort compliquée : fiançailles, rupture et, après le décès soudain de Per, Bonnier adopte sa fille. A 51 ans, elle se suicide en se jetant par la fenêtre.
Son œuvre, produit essentiellement dans les années 90, se compose de portraits réalistes et de scènes de genre. Le contraste entre les deux est frappant : la dureté des expressions de visage et la noirceur des portraits contrastent avec la douceur, la légèreté des plis des tissus, la luminosité et les couleurs qui caractérisent les scènes de genre. Lorsqu’elle cherche à exercer le métier de portraitiste à Copenhague, Bonnier n’obtient pas le succès espéré ; la célébrité viendra plus tard.

Agnès Martin

Fille de presbytériens écossais, immigrés au Canada, Agnès part pour les Etats-Unis à 19 ans. Elle alterne périodes d’études et d’enseignement dans divers Etats, principalement à New York et au Nouveau Mexique â€c’est là qu’elle résidera les dernières années, seule dans une maison en adobe-.
Martin est une peintre minimaliste qui bénéficiera d’une reconnaissance tardive. Ses premières aquarelles représentent des paysages, puis elle explore le surréalisme avant de choisir l’abstraction : elle réalise des grilles de formes rectangulaire ou carrée dont la palette, fort restreinte au début, s’enrichit des gris, du bleu et de la terra cota. Sa démarche consiste à impliquer le visiteur en l’obligeant à s’approcher de la toile. Ses œuvres, souvent imprégnées de spiritualisme, se distinguent par des irrégularités recherchées, le choix des papiers, le mélange des matériaux â€acrylique, gesso, encre indienne et crayon-. Agnès Martin expose fréquemment à New York.

Dora Maar

Théodora Markovic est née à Paris, d’une mère française et d’un père yougoslave, elle passe son enfance en Argentine. L’élève de Lhote passe par l’Ecole d’arts décoratifs, l’académie de Passy et l’académie Julian ; après ces longues études de peinture, elle se tourne vers la photographie, recommence des études et publie en 1930. Proche des surréalistes, elle rencontre Picasso dont elle devient la muse et la maîtresse pendant 9 ans. Leur séparation la bouleverse : Maar a recours à la psychanalyse, puis la foi et la spiritualité avant de s’isoler complètement.
Son immense talent, longtemps à l’ombre du grand peintre, est révélé au grand public. Maar photographie des personnes, des paysages, réalise des photomontages, chers aux surréalistes. Les expositions se succèdent en France et à l’étranger ; elle vend également des clichés publicitaires et effectue des reportages.
Son œuvre pictural comprend des toiles tragiques suscitées par les souffrances de la guerre, des portraits de style cubiste, puis ce sont les paysages du Lubéron qui expriment ses douleurs et ses émotions.

Annie Louisa Swynnerton

Annie, l’une des sept filles de F. Robinson, commence très jeune à peindre des aquarelles pour aider sa famille. Elle étudie à l’Ecole d’art de Manchester, puis à l’académie Julian à Paris ; elle a la chance d’être présentée au préraphaélite E. Burne-Jones. Lors d’un voyage en Italie, elle fait la connaissance du sculpteur Joseph Swynnerton qu’elle épousera en 1883. Sa vie est partagée entre l’Angleterre, où elle lutte pour le droit de vote des femmes et leur admission à l’Académie des Beaux-Arts de Manchester, et l’Italie.
Swynnerton peint des paysages inspirés par les campagnes anglaise ou italienne, réalise des portraits â€principalement des femmes et des enfants-, achetés par des célébrités et des confrères, des figures mythologiques et des allégories. Son style se caractérise par le soin apporté aux couleurs, souvent vives, et par le rôle crucial de la lumière qui illumine les visages ; ses toiles expriment beaucoup d’émotion.
Première femme élue à l’association de la Royal Academy, Swynnerton expose fréquemment à Londres et à Manchester.

Lois Mailou Jones

Lois naît dans une famille d’ouvriers de Boston qui l’encourage à étudier : elle obtient avec succès ses diplômes d’art. Jones devient enseignante, puis s’installe à Washington pour commencer une carrière d’artiste. Sans cesse, il lui faudra braver les préjugés raciaux à l’égard des Noirs. En 1953, le dessinateur haïtien, Louis Vergniaud Pierre-Noà« l et Jones se marient. Un voyage à Paris la marque profondément à cause de l’absence de préjugés et la découverte d’œuvres africaines très à la mode. En 1970, le gouvernement américain l’envoie en Afrique comme ambassadrice culturelle.
En 40 ans de carrière, Jones met au point un style pictural très personnel qui marie avec virtuosité cultures occidentale et africaine ; elle s’inspire également de l’art haïtien aux couleurs vives et aux motifs exotiques. Son parcours d’ambassadrice la conduit dans onze pays africains, ce qui enrichit et transforme profondément ses œuvres à partir de 1971.
Lois Mailou Jones devient le symbole de la peinture afro-américaine grâce à sa notoriété internationale.

Theresa Bernstein

Theresa vient d’une famille bourgeoise, immigrée aux Etats-Unis. Elle étudie à l’Ecole de dessin pour femmes de Philadelphie où elle obtient son diplôme. Bernstein effectue deux voyages d’études en Europe, en compagnie de sa mère ; elle revient profondément marquée par le travail des peintres Munch, Kandinsky et Marc. Installée à New York, elle épouse l’artiste W. Meyerowitz.
Sa notoriété croît avec une série d’œuvres réalisées entre 1912 et 1919. Bernstein peint des paysages â€beaucoup lui sont inspirés par la côte de la Nouvelle - Angleterre-, des scènes de genre, mais surtout des paysages citadins â€tout ce qui caractérise la ville et ses habitants la passionne, sa puissance la fascine-. Son style s’oriente résolument vers le modernisme et repose beaucoup sur une utilisation virtuose des couleurs. Bernstein adhère à plusieurs groupes et associations d’artistes durant sa longue vie.

Germaine Richier

Germaine étudie la sculpture à l’Ecole de Bourdelle, puis avec Rodin. Très vite, Richier fait partie des sculpteurs les plus prestigieux. Elle a une préférence pour un matériau difficile, le bronze.
Après quelques bustes de facture traditionnelle, la sculptrice met au point un savant mélange de tradition et de recherches avant-gardistes. Ses figures se transforment en êtres imaginaires, -homme et animal-, créatures troublantes qui traduisent la condition de l’homme dans ce monde moderne : ses angoisses, son aliénation et sa bestialité croissantes â€la Seconde Guerre mondiale bouleverse le travail de Richier-. Les figures féminines semblent parfois correspondre à la conception de la femme d’un Picasso, puis au contraire s’en moquer. Avec son amie, la peintre Vieira da Silva, elle réalise plusieurs œuvres.
Le talent de Richier est célébré à maintes reprises par des rétrospectives en Europe et en Amérique, par sa participation à plusieurs Biennales de Venise et, récemment, par une exposition à Saint-Paul de Vence en 1996 et à Berlin en 1997.

Mary Severn Newton

Mary est la fille d’un peintre anglais, Joseph Severn, qui lui transmet son savoir ; elle étudie également les toiles et les écrits de Ruskin, puis fait un séjour culturel à Paris. En 1861, elle devient la femme de Charles Newton, conservateur des antiquités au British Museum. Le couple voyage en Turquie et en Grèce pour visiter des fouilles, c’est au cours d’un séjour à Rhodes que Newton meurt de la rougeole, à 34 ans.
Talentueuse portraitiste, Severn prend la succession de son père et reçoit des commandes des familles anglaises les plus prestigieuses, y compris de la famille royale ; à ses débuts, elle excelle tout particulièrement dans l’aquarelle, puis elle utilise aussi bien de la gouache que de l’huile. Severn Newton est l’autrice de portraits, de paysages, puis illustre les travaux de recherches de son mari ; ses œuvres sont exposées à la Royal Academy à plusieurs reprises.

Jacqueline Lamba

Née à Paris, Jacqueline étudie les arts décoratifs et fréquente les surréalistes. Jacqueline Lamba épouse André Breton en 1934 et se consacre entièrement à son couple ; ils ont une petite fille. Elle le quitte en 1943 pour se marier avec David Hare, un photographe et sculpteur américain,Âavec lequel elle a un fils.
Dans un premier temps, Lamba réalise des objets, des dessins et des tableaux d’inspiration automatique, et son style personnel apporte quelque chose au surréalisme. Peu à peu son style revêt un aspect visionnaire ; elle délaisse l’automatisme â€sans renier pour autant son intérêt dans l’expression de l’inconscient-, au profit de l’élaboration d’une peinture abstraite pour laquelle elle travaille les innombrables possibilités offertes par la lumière. Les paysages qu’elle peint sont constitués de prismes éclatés.
Lamba participe à de nombreuses expositions : 1936 Londres, 1937 Tokyo ; la première rétrospective personnelle se tient à New York en 1944, puis San Francisco et Paris en 1947.

Hilma af Klint

Hilma est issue de la noblesse suédoise ; elle étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Stockholm, passe des vacances familiales paradisiaques sur une île qui la rend sensible à la nature. Klint rejoint le Groupe des Cinq, cinq femmes férues de spiritisme et passionnées par les phénomènes paranormaux. La rencontre avec le fondateur de la Société Anthroposophique, Rudolf Steiner, est déterminante pour sa carrière.
Klint peint des paysages et des portraits dans un but commercial ; mais elle se lance aussi dans l’art abstrait qu’elle conçoit comme un message médiumnique â€elle utilise la technique de la peinture automatique- ou comme le fruit qui résulte d’un état de transe. Elle n’a alors aucun contact avec les autres peintres abstraits ; elle cache ses expérimentations, convaincue que public et critiques ne sont pas prêts.
L’ensemble de son œuvre, très abondant (environ mille peintures), n’est connu du public qu’en 1985 grâce à l’exposition The Spiritual in Art, Abstract Painting 1890-1985 ; son talent de pionnière de l’art abstrait sera récompensé par d’autres expositions.

Constance Marie Charpentier

Constance Marie, née à Paris, apprend la peinture successivement avec les peintres David, Lafitte, Gérard et Bouillon. L’élève prometteuse est récompensée par un prix d’encouragement à 21 ans.
Portraitiste, Charpentier privilégie les figures de femmes et d’enfants †néanmoins elle est l’autrice du célèbre portrait de Danton - ; elle réalise également des scènes de genre et traite des sujets allégoriques. "La Mélancolie", présentée au Salon de 1801, est un tableau de style néoclassique, à la composition soignée, qui annonce le romantisme : une jeune fille, assise à même la terre, abandonne totalement son corps à la mélancolie ; son visage au profil sculptural, accablé par la tristesse penche vers le sol ; le paysage qui l’entoure est aussi sombre que ses pensées.
Charpentier reçoit une médaille d’or en 1819. Il semblerait que l’élève de David soit l’autrice de toiles attribuées au grand maître.

Florence Henri

Florence est la fille d’une Allemande et d’un Français émigrés à New York ; elle est en partie élevée en Silésie après la mort précoce de sa mère. Jeune fille, elle voyage beaucoup : Rome, Londres, et Berlin où elle étudie la musique ; ParisÂoù elle prend des cours de peinture dans deux académies, dont celle de F. Léger. La rencontre avec le photographe Moholy-Nagy déclenche une passion pour la photographie.
Henri accomplit un parcours très personnel d’expérimentation. Véritable pionnière, elle joue avec les miroirs et les prismes, ose des angles de vue peu traditionnels. Autrice d’une multitude de portraits, d’autoportraits et de compositions, elle expose fréquemment dans les capitales européennes et à New York. Comme peintre, Henri débute avec des peintures abstraites exposées dès 1926 ; en 1927, elle adhère au Bahaus, le groupe d’artistes d’avant-garde de Weimar. Après la Seconde Guerre mondiale, elle se consacre entièrement à la peinture.

Marguerite Thompson Zorach

Née en Californie, Marguerite devient vite une peintre expressionniste. Un voyage à Paris transforme sa vie : la découverte des fauvistes la marque profondément ; en outre elle rencontre William Zorach qu’elle épouse en 1912. Pendant quelques années, ce couple, d’origines sociale et culturelle très différentes, collabore de façon fusionnelle, uni par un même idéal artistique.
Pionnière du modernisme américain, Zorach lutte également pour la défense de l’art au féminin et finit par occuper le poste de présidente de la New York Society of Women Arts. Femme aux multiples talents, Zorach peint des aquarelles, des huiles, réalise des sculptures (en pierre, bois ou bronze) et crée de nombreuses œuvres en textile (broderie et batik). Son style, proche du cubisme, tend à la simplification, et l’exploration des couleurs la passionne. Zorach est inspirée par les paysages, les scènes de groupe â€les membres de sa famille, dont ses deux enfants, servent souvent de modèles-.
L’artiste reçoit la Logan Medal of Art, et les Américains organisent de nombreuses expositions de son œuvre.

Giosetta Fioroni

Née en 1932, Giosetta a pour père un sculpteur et pour mère une peintre (marionnettiste). A 23 ans, elle commence une carrière artistique précoce et prometteuse : elle expose à la VIIe Quadriennale de Rome, puis à la Biennale de Venise. Elle fréquente les cercles d’artistes de l’avant-garde romaine. Fioroni passe quelques années à la campagne avec l’écrivain Parisi Goffredo.
Son œuvre, d’une grande richesse, constitue une exploration artistique insatiable. Fiorini peint des toiles avec des couleurs industrielles dans un style abstrait, puis réalise une performance et des créations miniatures, comme un petit théâtre ; elle s’aventure dans le court-métrage, essaie la céramique et même la sculpture. Après avoir dédié ses pastels et ses huiles au grand maître italien Tiepolo, elle se passionne pour les légendes champêtres, le monde des rêves et de l’enfance. Peu à peu, la narration semble s’effacer et ses œuvres deviennent allusives. Amie de plusieurs écrivains et poètes, elle collabore à l’édition de livres.
D’innombrables expositions lui ont rendu hommage en Italie et à l’étranger.

Marie Laurencin

Fille unique, Marie étudie dessin et peinture à l’académie Humbert où elle rencontre Braque ; puis intégrée au cercle des cubistes, elle fréquente Picasso et les Delaunay. Pendant quelques années, Laurencin et Apollinaire vivent une passion amoureuse fort tourmentée ; elle se marie ensuite avec un peintre allemand et part en Espagne. Divorcée, elle revient sur la scène parisienne dans les années 20 et c’est la gloire. Laurencin réalise des portraits, des autoportraits, des scènes de groupe ; illustre de nombreuses œuvres littéraires de L. Carroll, M. Jacob, Saint John Perse ... Elle acquiert également une grande notoriété dans la création de costumes de ballets et de théâtre ainsi que dans la scénographie (les ballets de Diaghilev sont ovationnés).
Le style de Laurencin est très personnel, reconnaissable à la douceur et la fluidité des tons presque pastel, avec une dominante de blancs et de roses ; elle privilégie les figures féminines qu’elle représente gracieuses, d’un trait synthétique, sur de larges à-plats colorés et avec une volonté de simplification.

Diana Mantovana

Diana Scultori Ghisi apprend la gravure avec son père, célèbre graveur de Mantoue ; pour éviter toute confusion, elle signera ses œuvres sous le pseudonyme de Diana Mantovana ou Mantua, du nom de sa ville natale. Rares sont les graveuses, mais encore plus exceptionnelles sont celles qui obtiennent l’autorisation papale de vendre sous leur nom. Mantovana acquiert une véritable notoriété et, de surcroît, elle s’avère douée dans les affaires. L’artiste se marie deux fois, avec deux architectes : ils profiteront de son sens des affaires. Elle a un fils avec son premier mari.
Mantovana réalise, dans différents styles, une soixantaine de gravures dont les planches sont précieusement conservées à Rome. Elle traite de préférence les sujets religieux et la mythologie, figures qu’elle agrémente volontiers d’ornements floraux et d’éléments décoratifs antiques. Giorgio Vasari fit son éloge dans la seconde édition de ses Vies des plus excellents, peintres, sculpteurs et architectes.

Wilhelmina Barns-Graham

Après des études au Collège d’Art d’Edimbourg, Wilhelmina part vivre à la campagne, à St Ives, à cause de sa santé fragile. Elle s’intègre rapidement à cette célèbre communauté d’artistes, y rencontre B. Hepworth, B. Nicholson et N. Gabo qui exercent une certaine influence sur elle. Après la guerre, une scission se produit dans le groupe : Barns-Graham fonde The Penwith Society. Elle voyage régulièrement en Europe entre deux périodes d’enseignement, et se marie en 1949 avec un critique d’art dont elle se séparera quelques années après.
Son œuvre est varié â€ce qui lui vaut des critiques- parce que Barns-Graham conçoit l’art comme une expérimentation constante et parce qu’elle puise son inspiration dans son vécu. Elle peint des paysages de la Cornouailles, puis exécute des œuvres totalement abstraites, représentations de formes géométriques aux couleurs vives, ou encore études des reflets de la lumière sur la glace.
De nombreuses expositions se tiennent en Ecosse et à St Ives. Son talent est récompensé par divers prix décernés par plusieurs universités.

Orsola Maddalena Caccia

Fille du peintre piémontais, Guglielmo Caccia, Theodora entre dans le couvent, fondé par son propre père, sous le nom de Orsola Maddalena ; toutes ses sœurs la rejoignent. Caccia, qui a appris la peinture dans l’atelier paternel, continue à se consacrer à sa passion et ses tableaux, fort appréciés dans la région, rapportent des revenus conséquents au couvent. Orsola deviendra abbesse.
Cette peintre est l’une des premières à réaliser des natures mortes, principalement des compositions florales. Elle traite également des sujets religieux et avec beaucoup de douceur. La beauté de ses compositions florales, à l’ordonnance symétrique, trouve sa place dans le couvent, lieu de silence, d’ordre et de prières. Caccia pâtit de sa collaboration avec son père, mais plusieurs œuvres lui sont attribuées avec certitude et sont exposées à Moncalvo.

Gerda Taro

Gerda Pohorylle est née dans une famille de la bourgeoisie juive allemande, laïque et de gauche ; elle bénéficie d’une excellente éducation artistique. La famille doit déménager pour Leipzig. Gerda est extirpée de prison grâce à l’ambassadeur de Pologne, les SA l’ont arrêtée pour distribution de tracts antinazis. Elle doit s’exiler avec son compagnon, un étudiant révolutionnaire. Paris : petits boulots et grandes discussions dans les bistrots en proie à l’effervescence du Front populaire.
Grâce à son travail à l’agence Alliance-Photo, elle rencontre le photographe hongrois, André Friedmann dont elle fera Robert Capa ; elle-même décide de s’appeler Gerda Taro. Les deux amants se lancent avec passion dans leur carrière de photographe, parfois ensemble comme lorsqu’ils couvrent les combats des Brigades internationales en Espagne.
Taro est une femme belle, intelligente, naturelle, courageuse et surtout libre. A 27 ans, elle est écrasée par un char et meurt en réclamant son appareil-photos. Des milliers de gens assistent à ses obsèques. La célébrité de Capa lui fera de l’ombre, ombre dissipée par plusieurs livres récemment publiés

Charley Toorop

Charley, fille du peintre hollandais Jan Toorop, a le privilège de rencontrer des artistes dès son enfance, puis d’entrer en contact avec Mondrian, Sluyters et bien d’autres. En 1912, elle épouse Henk Fernhout et devient mère de deux garçons avant de quitter son mari en 1917. Toorop partage sa vie entre Bergen et Amsterdam et se rend fréquemment à Paris.
Autrice de portraits, de portraits de groupe, de plusieurs autoportraits et de natures mortes, Toorop est considérée comme l’un des peintres les plus importants du début du XX e siècle. Son style, dans un premier temps expressionniste aux contours nettement délimités, évolue vers un réalisme qui ne souffre aucune idéalisation. En 1924, elle adhère au Réalisme social et participe à une exposition d’art socialiste. Enfin elle adopte un style cubiste dans ses natures mortes. Ses sujets, peints sur de grandes toiles, occupent toute la surface et s’imposent ainsi au visiteur.
Son œuvre, très abondant, a fait l’objet de maintes expositions ; le Musée d’art moderne de Paris organise une remarquable rétrospective en 2010.

Harriet Backer

Harriet voit le jour dans une riche famille norvégienne. Après avoir étudié le dessin et la peinture à Christiana (Oslo), elle effectue plusieurs voyages en Europe où elle poursuit sa formation. Backer partage un atelier avec sa consœur et amie, Kitty Kielland ; jusqu’en 1905, les deux artistes luttent avec la peintre Norreggaard pour que l’Académie des arts accepte les femmes.
Backer s’intéresse beaucoup à l’impressionnisme et au symbolisme, mais reste indépendante. Toute sa carrière, elle explore avec passion les problèmes de lumière et de couleurs. Adepte de la peinture en plein air, elle réalise également de belles scènes d’intérieur que lui inspirent l’atmosphère particulière des fermes norvégiennes ainsi que celle des églises médiévales. Backer exécute quelques portraits dont celui de Kitty Kielland.
Son talent est reconnu au Salon de Paris dès 1878, mais son œuvre mérite d’être connu du grand public.

Barbara Kruger

Barbara est née dans la banlieue de New York en 1945. Elle travaille d’abord comme peintre et designer pour des magazines, puis devient une artiste indépendante.
Kruger choisit des images de revues qu’elle agrandit et utilise pour exprimer ses propres slogans contestataires : elle dénonce les stéréotypes, l’uniformisation et l’aliénation engendrée par notre société de consommation (elle se sert également d’affiches, de livres et d’objets courants). Peu à peu ses créations évoluent : l’artiste les projette sur les murs de la ville â€son slogan le plus célèbre I shop, therefore I am habille un mur du Musée d’Art contemporain de Los Angeles. Par la suite Kruger conçoit une installation intérieure dans sa galerie new-yorkaise : elle couvre la totalité des surfaces de mots et d’images qui interpellent les visiteurs. L’artiste franchit une nouvelle étape : des films passent en continu sur trois murs qui enferment, trois visages invectivent les visiteurs avec virulence. Interviewée, Kruger rappelle que l’interprétation et la perception de ses œuvres peuvent varier selon les spectateurs.

Carol Rama

Olga Carol, qui naît à Turin en 1918, jouit d’une enfance heureuse avant de subir un double traumatisme : le suicide de son père et l’internement psychiatrique de sa mère. Elle apprend à peindre avec Casorati et s’imprègne de l’œuvre de Klimt.
A l’avant-garde, Rama excelle autant dans la peinture à l’huile que dans l’aquarelle. La première partie de son œuvre est marquée par l’histoire familiale, mais après la Seconde Guerre mondiale, elle rompt avec cette période. La jeune femme rebelle des années 30, dont les nus aux poses scandaleuses sont censurés, adhère au Mouvement d’Art Concret et ne cache pas son admiration pour Picasso et Klee. Par la suite, elle explore une nouvelle forme d’expression en utilisant toutes sortes de matériaux et d’objets, ajoutés à la peinture, pour réaliser ses bricolages, à mi-chemin entre peinture et collage.
La représentante du MAC en Italie est connue du grand public grâce de nombreuses expositions organisées en Italie et à l’étranger ; elle est présente à trois Quadriennales romaines et deux Biennales de Venise.

Carla Maria Maggi

Issue de la grande bourgeoisie milanaise, Carla se montre très douée pour la peinture : à 14 ans, elle réussit à entrer comme élève dans l’atelier de Giuseppe Palenti, peintre de renom à cette époque. La carrière fort prometteuse de Maggi est stoppée net par son mariage : les fonctions d’épouse et de peintre étant incompatibles aux yeux de son mari. Récemment son fils a rendu au public son œuvre : l’artiste a peint des portraits très expressifs, des nus féminins qui mêlent androgynie et sensualité féminine qui se donne à regarder (l’Essai, 1936). Ces toiles révèlent une artiste pleine d’assurance, qui a trouvé sa voie et un style libéré des leçons du maître, à la forte personnalité et affichant une étonnante audace comme femme et comme artiste au sein de la bourgeoisie de cette première moitié du XXe siècle.

Marcello

Née dans une famille noble de Fribourg, Adèle d’Affry, qui perd son père à 5 ans, se console en se plongeant dans les études artistiques. Ses voyages à Paris, Londres, Vienne et surtout Rome nourrissent sa soif d’apprendre. En 1856, elle épouse le duc de Castiglione-Aldovrandi, il meurt peu après : la veuve, durement éprouvée, embrasse avec passion la carrière de sculptrice ; la comtesse adopte le pseudo de Marcello pour échapper aux préjugés de sa classe sociale et au sexisme.
Soutenue par ses amis politiques -Thiers, Cousin- et de nombreux artistes -Delacroix, Carpeaux, Morisot, Manet-, Marcello travaille sa technique par un choix minutieux de matériaux et de savants calculs mathématiques pour réussir l’harmonie de la forme, de la ligne et du relief. Mais c’est l’expression de l’être profond qui range ses sculptures parmi les chefs-d’œuvre du 19e siècle : Charles Garnier achète la Pythie, une statue de 2,90m pour le grand escalier de l’Opéra. Dès le Salon de 1863, ses œuvres charment le public.
Marcello écrit beaucoup et ses lettres, ses notes et ses études apportent un éclairage sur la nature de l’artiste et la personnalité hors du commun de cette femme. Sa mère, qui a tout préservé dans son atelier, a fait don d’un véritable patrimoine à la fondation Marcello en Suisse.


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