Patrick Pécherot

Janvier


Calendrier


Annexes



Mai



Caroline Bardua

Recommandée par Goethe, Caroline suit les cours de l’Ecole de dessin de Weimar, puis des cours privés. Elle devient l’amie de Johanna Schopenhauer, de Caspar FriedrichÂet fréquente le cercle d’intellectuels et d’artistes qui entourent Goethe. Célibataire, Bardua vit avec sa sœur. En 1843, elle ouvre, à Berlin, le premier café littéraire et artistique réservé aux femmes célibataires. Très indépendante, elle voyage seule à travers l’Allemagne et l’Europe.
Les portraits de Bardua obtiennent un grand succès, mais la peintre réalise également des allégories et des toiles historiques â€genre accaparé par les hommes-. Un autoportrait et un portrait du peintre Friedrich révèlent son anticonformisme : elle s’intéresse à la représentation de la personnalité et de la spiritualité de ses modèles ; elle se distingue par le choix d’un grand format. Son œuvre, qui s’inscrit dans le courant réaliste de la Biedermier, garde le goût des romantiques pour l’expression des sentiments et des émotions. Bardua vit de ses commandes et ses toiles sont exposées dans tous les musées allemands.

Eleonore Escallier

Eleonore Caroline Legerot naît dans le Jura ; elle étudie à l’Ecole des beaux-arts de Dijon. En 1848, elle épouse P. J. A. Escallier, ils ont deux enfants. Peintre et céramiste talentueuse, Escallier travaille avec Théodore Deck, un pionnier de l’art nouveau, dans les années 60 avant d’entrer à la manufacture de Sèvres. Maîtrisant parfaitement la technique de Deck qui tend à transposer la peinture à la céramique, elle représente sur la faïence, avec habileté et raffinement, des fleurs et des oiseaux dans un style naturaliste ; la peinture d’un oiseau exotique, le Quetzal, remporte un immense succès. Pionnière de cette période favorable aux arts décoratifs et coloriste émérite, elle devient professeure. Son style se nourrit de la céramique ottomane d’Iznik et de l’art japonais ; il évolue vers le symbolisme.
Encensée par la presse, de renommée internationale, Escallier expose à maintes reprises : Salons de Paris, expositions universelles de 1867 et 1878 à Paris ; enfin la ville d’Anvers honore son œuvre par une rétrospective en 1885 et lui décerne la médaille d’or.

Eva Aeppli

Etudiante à l’Ecole des arts décoratifs de Bâle, en Suisse, Eva entame une carrière artistique en France. Aeppli épouse Jean Tinguely, le couple d’artistes partage un atelier à Paris ; puis elle se mariera avec Samuel Mercier avec lequel elle vit désormais en Normandie. Elle travaille seule ou parfois en collaboration.
Dessins au fusain, collages, peintures, figures créées avec divers matériaux â€textiles, bronze...-, installations : tout l’œuvre d’Aeppli explore la condition humaine, si complexe et si fragile ; ses dernières œuvres, qui expriment la souffrance des humains, sont associées à l’organisation Amnesty International. Ses Livres de vie, véritable anthologie de ses créations entre 1954 et 2000, nous invitent à entrer dans sa vie, riche en amitiés, en sentiments et en amour maternel. Présent dans les grands musées d’art contemporain européens, son œuvre fait l’objet de prestigieuses rétrospectives.

Elisabeth Ney

Née en Allemagne, Elisabeth étudie à l’Académie des arts de Munich, puis à Berlin. La jeune sculptrice, encore étudiante, se fait connaître grâce à quelques bustes de personnalités : Garibaldi, Schopenhauer, Otto von Bismarck... Elle se marie en 1863 avec un scientifique écossais, ils auront deux fils. Le couple émigre aux Etats-Unis pour s’installer finalement au Texas. Ils exercent peu à peu une grande influence dans la région en créant une sorte de cénacle littéraire et politique : une université et une école d’art sont créées, plusieurs musées sont ouverts.
Ney, dont le style néoclassique est très apprécié, reçoit des commandes régulières pour des mémoriaux et des bustes d’hommes politiques. Ses pairs reconnaissent son talent et sa contribution au développement des arts au Texas, ils donnent son nom à une association artistique ; son atelier est aménagé en musée.

Emily Osborn

Fille d’un ecclésiastique anglais, Emily effectue des études artistiques à Londres, d’abord à l’académie Dickinson, puis dans les ateliers de deux peintres.
Osborn peint généralement des scènes de genre, souvent avec des enfants, mais elle s’intéresse également aux sujets historiques. En traitant de façon mélodramatique les scènes de genre, elle apporte sa touche personnelle à la peinture victorienne et obtient un succès certain en Angleterre.
La toile Inconnue et sans appui est représentative de son œuvre : une jeune artiste modeste, les yeux baissés et les mains crispées, tente de vendre un tableau à un marchand âgé et bedonnant, distant et sceptique, sous l’œil curieux de bourgeois attablés, elle est accompagnée d’un enfant habillé comme un ouvrier. Morale, théâtralité, détresse, femme et enfant constituent des caractéristiques de son œuvre, qui est désormais exposé à la Royal Academy.

Angeles Santos Torroella

Le talent de la peintre catalane, Angeles Santos Torroella, est découvert dès son enfance par les religieuses du couvent de Siviglia, chargées de son éducation. Après quelques cours particuliers, la jeune fille organise sa première exposition à Valladolid, à l’âge de 17 ans. L’exposition est bien accueillie par la presse catalane et l’artiste se met à fréquenter les intellectuels de la ville. Affaiblie par une hyper - émotivité, la jeune femme doit faire un séjour dans une maison de repos en 1930. Elle épouse le peintre Emilio Grau Sala en 1935 et ils ont un fils. La guerre civile contraint Santos Torroella à s’installer à Paris ; après la mort de son mari, en 1975, elle rentrera en Espagne, où elle travaille toujours.
Ses toiles, très proches de l’avant-garde surréaliste, révèlent souvent cette émotivité qui la rend parfois malade mais confère en même temps un style très personnel à son œuvre. Elle est honorée par une multitude d’expositions qui se tiennent en Espagne, à Paris et à Pittsburgh, aux Etats-Unis.

Hilda Fearon

Hilda naît dans le Surrey, en Angleterre ; elle commence par étudier l’art à Dresde avant d’entrer à la Slade, à Londres. Fearon appartient à la communauté d’artistes installés à Saint Ives, en Cornouailles.
Elle peint des sujets religieux sur des toiles de grand format pour des églises, dont le triptyque commandé par la cathédrale Truro, mais elle préfère de loin les paysages, les portraits et les scènes de genre, la vie quotidienne qui réunit souvent mère et enfants. Son style académique se caractérise par la douceur des tons et un profond sentiment de paix et d’harmonie.
Membre du Royal Institute of Oil Painters, elle expose non seulement dans diverses galeries anglaises, à la Royal Academy, mais aussi à Paris et aux Etats-Unis. Fearon meurt à 38 ans.

Nella Marchesini

Nella passe son enfance en Toscane puis s’installe à Turin avec sa famille. Très douée, elle apprend le pianoforte, le dessin et l’aquarelle. Après le guerre, elle forme, avec Felice Casorati, le noyau de la future Ecole de Casorati. En 1930, elle épouse le peintre Ulgo Malvano. Les lois racistes affectent son mari et le couple s’isole ; Marchesini consacre alors beaucoup de temps à l’écriture. Peintre renommée, elle élabore un style qui est le fruit de l’influence de Casorati, admirateur de la Sécession viennoise, et surtout de Klimt, de son intérêt prononcé pour les éléments décoratifs et de l’appropriation des fondements de la peinture de Piero della Francesca. Portraits, scènes de genre et natures mortes s’expriment dans un nouveau langage moderne et affichent des couleurs douces, souvent claires. Peu à peu son style devient plus dramatique, puis le dessin s’efface imperceptiblement derrière l’expressivité chromatique.
Dès 1921, Marchesini expose et elle est invitée, à quatre reprises, à la Biennale de Venise. Turin lui consacre une grande rétrospective en 2006.

Maggi Hambling

Maggi est née en Angleterre, en 1945 ; elle étudie dans plusieurs écoles d’art dont la Slade à Londres. Hambling ne cache pas son homosexualité et vit une passion amoureuse avec la Beauté de Soho, Henrietta Moraes. Peintre et sculptrice, Hambling délaisse le figuratif pour l’expressionnisme et tend vers l’abstraction. Elle brosse ou sculpte les portraits de ses amis gays, avec une prédilection pour les femmes â€intellectuelles, militaires ou prostituées- détruisant les stéréotypes sur la féminité. Le personnage du clown retient aussi son attention comme symbole de l’absurdité de la vie. L’artiste, qui a écrit sur Velà¡zquez et étudié la peinture espagnole, se plaît à interpréter la fascination de Picasso pour la corrida â€elle réalise une série sur ce thème- et pour le Minotaure ; elle n’hésite pas à donner ses traits à l’animal alors que Picasso y voit le symbole de la virilité. Elle choisit des couleurs vives et lumineuses, principalement pour ses paysages.
Après avoir été récompensée par deux prix en 1995, elle reçoit la commande d’un monument dédié au compositeur Benjamin Britten : le Scallop, érigé en 2003 sur le littoral, déclenche un scandale et même du vandalisme. Son œuvre est exposé dans les grands musées britanniques.

Alice Halicka

Alice naît dans une riche famille polonaise ; elle quitte Cracovie pour étudier la peinture à Munich, puis à Paris où elle suit les cours de Paul Sérusier et Maurice Denis, à l’Académie Ranson. Avec son mari, l’artiste polonais Louis Marcoussis, Halicka fréquente les artistes cubistes et les écrivains parisiens comme Braque, Dufy, et Apollinaire qui la soutient dans son travail. La peintre reste à Paris durant l’Occupation et publie ses Mémoires aussitôt après. Durant les années 50 et 60, elle voyage fréquemment.
Halicka adopte le style cubiste malgré le désaccord de son mari. Elle illustre également des œuvres littéraires, comme "Enfantines" de Valéry Larbaud, et dessine des décors pour des ballets créés à New York et à Londres. L’exposition personnelle, qui se tient à Paris en 1924, remporte un grand succès, ensuite les expositions se succèdent sans relâche à Paris, Londres et New York.

Charlotte Perriand

L’étudiante de l’école de l‘Union centrale des arts décoratifs rompt vite avec la tradition en prônant l’utilisation de matériaux modernes comme le métal ; devenue architecte et designer, elle co- fonde l’Union des Artistes Modernes en 1929. Sympathisante du PC, Perriand participe au Front populaire : elle réalise le photomontage "La Grande Misère de Paris" et exécute deux commandes du ministère de l’Agriculture ; surtout elle conçoit un habitat pour les ouvriers. Durant 10 ans, elle collabore avec Jeanneret et Le Corbusier en dirigeant la partie équipement de l’habitation. Elle aménage l’espace de façon fonctionnelle et avec la possibilité de moduler, dans le respect de l’harmonie entre homme et espace.
Conseillère au Japon en 1941, elle découvre l’habitat japonais, ce qui renforce ses convictions. De 1967 à 1986, elle se consacre à la station de ski Les Arcs comme urbaniste, architecte et décoratrice ; projet passionnant dans le milieu naturel qu’elle préfère, la montagne. L’audacieuse designer qu’elle fut continue à être célèbre : la maison Cassina réédite toujours son mobilier. Femme engagée, épouse et artiste épanouie, Perriand influence toujours parce qu’elle a su démontrer que l’important n’est pas l’objet, mais l’homme.

Virginie Demont-Breton

Née en Artois, Virginie est la fille du peintre Jules Breton et de Elodie de Vigne, fille d’un maître de Gand. L’éducation artistique et littéraire, prodiguée par son père, lui permet de s‘épanouir rapidement en peinture. En 1880, elle épouse le paysagiste Adrien Demont et mène avec bonheur une vie d’artiste et de mère. Le couple, installé dans la baie de Wissant, attire peu à peu une communauté d’artistes. Devenue présidente de l’Union des Femmes peintres et sculptrices, elle obtient, avec madame Bertaux, l’acceptation des femmes à l’Ecole des beaux-arts et la participation au prix de Rome.
Demont-Breton réalise principalement des portraits de femmes et d’enfant qui expriment l’épanouissement dans la maternité, des scènes de genre marquées par la dureté et la dangerosité de la vie des pêcheurs. Son style, un peu académique, devient vite naturaliste puis même symboliste. Elle traite également des sujets mystiques et religieux. Très renommée en France et en Belgique, elle se fait connaître aux Etats-Unis. L’Exposition universelle d’Amsterdam lui décerne la médaille d’or en 1883. Membre active de plusieurs sociétés d’art et de lettres, Demont-Breton reçoit la légion d’honneur en 1894.

Marisa Mori

Marisa naît à Florence, sa famille s’installe à Turin où elle étudie seule puis prend quelques cours avec le peintre Felice Casorati. Elle épouse le peintre futuriste Mario Mori en 1932. Opposée aux lois racistes, elle accueille les Montalcini durant la Seconde Guerre mondiale.
Mori accomplit une carrière remarquable : en 1932, elle rejoint le Groupe des Futuristes indépendants qu’elle délaissera, après la guerre, pour revenir à un style figuratif, prouvant ainsi son indépendance. Son œuvre se caractérise par un style qui réunit une sorte de lyrisme nostalgique et une liberté créatrice pour évoquer un monde intérieur complexe ; il conserve un certain classicisme et une retenue tout en exprimant le chaos du monde, thème cher aux futuristes. Artiste libre et femme courageuse, elle devient aéropeintre en 1934, enivrée par la sensation de liberté procurée par le vol, enthousiasmée par les progrès techniques, elle traduit alors sur la toile toute l’énergie de l’Univers. D’innombrables expositions se tiennent à Paris et en Italie ; à plusieurs reprises, elle participe aux prestigieuses Quadriennales romaines et aux Biennales vénitiennes.

Pasquarosa Bertoletti Marcelli

Issue d’une famille d’agriculteurs, Pasquarosa part pour Rome à l’âge de 16 ans et devient un modèle fort sollicité par les peintres. C’est le peintre Bertoletti qui lui donne le goût de la peinture et soutientÂson désir d’accomplir une carrière artistique ; ils se marient en 1915. Le couple a des relations amicales avec Pirandello et de Chirico. Peintre de natures mortes, Bertoletti Marcelli expose à partir de 1916 ; elle devient vite célèbre se faisant remarquer par son anti-académisme †choix des objets, compositions insolites- et un véritable don pour les couleurs.
Une exposition organisée à Londres, en 1929, remporte un franc succès ; par la suite, Bertoletti Marcelli est présente à de nombreuses rencontres prestigieuses †quadriennales romaines et biennales vénitiennes -.

Frances Hodgkins

Frances naît en Nouvelle-Zélande ; son père, peintre amateur, encourage ses filles dans leurs projets. Après avoir étudié à l’Ecole d’art de Dunedin, Frances visite l’Europe et le Maroc, séjourne longuement à Londres et à Paris, où elle est la première enseignante de l’école Colarossi. Célibataire et sans enfants, Hodgkins partage son temps entre l’Europe et la Nouvelle-Zélande.
Sa culture d’origine et ses divers voyages nourrissent son œuvre. De l’aquarelle, qui la fait connaître, elle passe à l’huile. Ses toiles révèlent une artiste et une femme libre. Cette coloriste talentueuse excelle dans des compositions d’objets révélateurs de la personnalité du modèle et dans les portraits également. Passionnée par la mode, elle accorde beaucoup d’importance aux tenues et aux habits placés dans la composition.
Certains critiques d’art, conscients de l’aspect novateur de son œuvre, la comparent à Matisse, en "plus puissante". Hodgkins expose en Nouvelle-Zélande, à Paris, Londres et à la Biennale de Venise en 1940.

Marianne Breslauer

Née à Berlin dans une famille aisée et libérale, Marianne découvre la photographie à 17 ans. Elle suit les cours de la première école berlinoise de photographie ouverte aux femmes, puis complète son apprentissage par un séjour à Paris, dans le studio de Man Ray où elle fréquente l’avant-garde artistique. Retour à Berlin. En 1936, elle épouse le marchand d’art Walter Feilchenfeldt, ils auront deux enfants. Le parti nazi au pouvoir les contraint à se réfugier à Zurich où ils ouvrent une galerie d’art.
Breslau rapporte de ses flâneries parisiennes des clichés remarquables : scènes de rue, instants de vie, si artistiques et poétiques qu’on pourrait croire à une mise en scène. Elle est renommée pour ses portraits, très expressifs, de Vollard, Picasso, Annemarie Schwarzenbach. Elle effectue également des reportages pour des magazines en Palestine, en Espagne et à Paris. Plusieurs expositions sont organisées à Berlin et à Paris ; l’ensemble de son œuvre est récompensé en 1999 par le prix Hann Hà¶ch, à Berlin.

Hélène Pilate Bertaux

Née à Paris, Hélène apprend à sculpter avec son beau-père avant de devenir l’élève de Augustin Dumont. Après l’échec d’un premier mariage, elle épouse Léon Bertaux, nom qu’elle adoptera pour signer ses œuvres. Elle effectue une brillante carrière de sculptrice et de professeure. C’est avec détermination qu’elle défend le statut des femmes artistes -non seulement le droit évident de s’épanouir à travers l’art mais aussi parce que l’Art a besoin des femmes- ; elle ouvre une école et fonde l’Union des femmes peintres et sculptrices en 1881.
Ses œuvres trouvent facilement acquéreurs, parmi lesquels l’Etat, qui lui commande des sculptures pour des édifices publics parisiens (palais du sénat, Hôtel de ville) et des églises (Saint François-Xavier à Paris)
Dans un style académique, Bertaux réalise des sculptures de nus, masculins et féminins, d’où émane une vraie sensualité qui invite à la caresse ; la finesse et l’élégance de ses travaux charment ses contemporains. Maintes fois récompensée, elle reçoit une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1889.

Marisol Escobar

D’origine vénézuélienne, Marisol naît à Paris dans une famille aisée qui mène une vie de bohème entre l’Europe, le Venezuela et les Etats-Unis. Soutenue par son père, elle étudie dans une école d’art de New York et passe une année d’études à Paris. Sa foi catholique et ses croyances (miracles, mystères) influencent sa vie et ses créations. Escobar s’engage aussi politiquement, dans la lutte contre la guerre du Vietnam par exemple.
De la peinture expressionniste abstraite, Escobar passe à la sculpture â€terra cota, bois- et aux compositions réalisées avec différents matériaux et objets â€ses propres habits, des photos, des animaux factices...-. Dans les années 60, elle rejoint les artistes du Pop Art. A chaque période, Escobar reste marginale par la touche d’humour qu’elle apporte â€ignorée par l’expressionnisme abstrait-, par l’appropriation de certains éléments de l’art précolombien, par l’utilisation de matériaux insolites et parce qu’elle n’hésite pas à remettre tout son travail en question â€Italie, 1959-.
Ses œuvres obtiennent un grand succès, elle expose aux Etats-Unis et au Venezuela ; certaines sont achetées par les grands musées américains.

Lady Feodora Gleichen

Feodora est la fille d’un prince anglais, officier de la marine et sculpteur ; encouragée par son père, elle fait ses premiers essais dans son atelier avant d’étudier l’art à la Slade, à Londres. Elle effectue également un voyage à Rome.
Peintre, graveuse et surtout sculptrice, Gleichen acquiert rapidement une certaine notoriété : elle réalise les bustes des membres de la famille royale et de l’aristocratie anglaise, des mémoriaux et des objets décoratifs. Particulièrement concernée par la place des femmes dans la société, Gleichen lutte pour que des prix soient décernés aux artistes méritantes. Elle expose continuellement dans des galeries, à la Royal Academy et, en 1900, sa participation à l’Exposition universelle de Paris lui rapporte une médaille de bronze.

Bice Lazzari

Douée pour les arts, Bice étudie très jeune la musique puis choisit d’entrer à l’Académie des beaux-arts de Venise, sa ville natale. Lazzari s’installe à Rome avec l’architecte Diego Rosa, qu’elle a épousé en 1941.
Après une période de peinture figurative â€paysages et scènes de genre-, elle accomplit une carrière de designer et de décoratrice, où elle se sent plus libre et qui lui apporte de nombreuses commandes. Intéressée par l’abstraction, elle crée des motifs qui représentent des formes géométriques et joue avec les lignes et les cercles. Lazzari n’a jamais oublié la musique qui lui inspire de larges coups de pinceau, épais et colorés, ainsi que des compositions libres et rythmées. Dans les années 60, la peintre simplifie ses compositions et délaisse l’huile pour le tempera et le crayon. Lazzari expose régulièrement en Italie à partir des années 50.

Adriana Pincherle

Issue d’une ancienne famille romaine, Adriana est la sœur de l’écrivain Alberto Moravia. Elle prend des cours dans diverses académies d’art avant de se consacrer à la peinture. Lors d’un voyage à Paris, elle découvre Matisse et Bonnard et s’imprègne de leurs toiles. En 1941, Pincherle épouse le peintre Onofrio Martinelli et le couple s’installe à Florence.
Grâce à sa formation très libre et ses rencontres artistiques, elle élabore un style très personnel, qui affirme un caractère expressionniste à la suite de sa rencontre avec Kokoschka. Elle réalise des paysages, des natures mortes et beaucoup de portraits, trouvant ses modèles parmi les intellectuels qu’elle fréquente (Eugenio Montale, Elsa Morante).
Dès 1932, ses œuvres sont exposées, puis sa renommée lui permet d’être invitée aux rétrospectives italiennes les plus prestigieuses : les quadriennales romaines et les biennales vénitiennes.

Mary Danforth Page

L’Américaine Mary Danforth naît à Boston où elle suit les cours de maîtres qui ont étudié l’impressionnisme en France. Son talent et son professionnalisme font d’elle une portraitiste fort sollicitée par les classes aisées. La peintre s’intéresse principalement aux enfants qu’elle sait mettre en condition pour capter leur personnalité et leurs expressions ; elle réunit également mère et enfant pour peindre les sentiments maternels.
Son style se caractérise par des jeux de lumière, des contrastes de couleurs souvent sobres, des fonds sombres qui permettent d’illuminer les visages à la manière des Flamands. D’autres portraits, très raffinés, osent des imprimés colorés, fleuris qui révèlent l’influence de la peintre Mary Cassatt.
Travailleuse acharnée et mère de famille, Danforth Page satisfait de nombreuses commandes et expose régulièrement à Boston et à New York, où elle est très populaire.

Evelyn Mary Dunbar

L’Anglaise Evelyn Mary Dunbar étudie l’art dans deux écoles avant d’entrer au Royal College of Art à Londres ; encore étudiante, elle commence à travailler à la réalisation de peintures murales. En 1940, elle devient l’épouse de Roger Folley, pilote de la Royal Air Force et agronome dans le civil. Elle-même est employée par le War Artists Advisory Committee (qui compte deux femmes) et parcourt le pays pour représenter les activités des femmes qui participent à l’effort de guerre. Elle exercera également le métier de professeure.
Peintre et dessinatrice, Dunbar a une passion pour les peintures murales pour lesquelles elle adopte des perspectives inhabituelles. Dotée d’un regard aigu de botaniste, elle soigne les détails et fait preuve d’une grande délicatesse. Ses œuvres sont exposées dans de nombreux musées anglais dont la Tate et le musée Impérial de l’Armée, qui lui a consacré une rétrospective récente.

Maria Hadfield-Cosway

Maria, d’origine anglaise, passe son enfance en Italie, elle est éduquée dans un couvent de Florence. Après la mort de son père, la famille regagne Londres ; Maria étudie la peinture et copie les grands maîtres. Elle parvient à exposer à la Royal Academy. En 1791, elle épouse le peintre miniaturiste Richard Cosway qui l’incite à abandonner la peinture pour jouer de la musique, art dans lequel elle excelle.
Devenue l’amie intime de Thomas Jefferson, l’ambassadeur des Etats-Unis et futur Président, elle tient une abondante correspondance avec lui. Intéressée par la politique, elle crée un réseau de relations en Europe et aux Etats-Unis. Après la mort de son mari, elle retourne en Italie où elle fonde deux écoles pour jeunes filles.
Hadfield-Cosway réalise des peintures de genre qui expriment la force des sentiments, des allégories que le célèbre David qualifie de "poétiques", et des autoportraits ; elle est également l’autrice de dessins et de gravures.

Nélie Jacquemart-André

Jeune Parisienne, d’origine modeste, Nélie prend des cours de peinture à l’Ecole des beaux-arts, dans les ateliers de Cogniet et de Hébert. Elle devient vite une portraitiste renommée. En 1881, elle épouse le banquier Edouard André, un collectionneur passionné dont elle a brossé le portrait quelques années avant. Le couple voyage et achète de nombreux objets d’art, principalement en Italie. Elle continuera à enrichir la collection après le décès de son mari ; la collectionneuse se rend en Inde et au Proche-Orient.
A son retour, elle acquiert l’abbaye de Chaalis et le domaine avoisinant où elle entrepose une partie de leur collection ; l’autre trouve place dans leur vaste demeure parisienne, boulevard Haussmann, aménagée désormais en musée.
Après avoir peint quelques thèmes religieux pour des églises parisiennes, Nélie Jacquemart-André se consacre au portrait, ce qui lui procure un grand succès : hommes politiques, financiers, nobles et célébrités lui passent des commandes régulières. Le Salon de Paris lui décerne une médaille à trois reprises et elle participe à l’Exposition universelle de 1878.

Elena Gouro

Elena étudie dans plusieurs écoles d’art de Saint-Pétersbourg. Elle rencontre le célèbre musicien et peintre avant-gardiste Matiouchine à l’Ecole-studio Tsinglinski ; le couple partage les expériences créatrices. Gouro joue un rôle crucial au sein de l’avant-garde russe : à la fois poétesse et peintre, elle recherche dans la création une harmonie entre l’âme et la nature, qui peut sauver les hommes.
Son œuvre, profondément spirituel, se caractérise par une relation subtile entre formes et couleurs, souvent très lumineuses. Sa première exposition personnelle est organisée en 1908. Ses expérimentations audacieuses -la peintre s’approprie l’espace pour le reproduire comme elle le voit et le ressent-, et sa forte personnalité font d’elle un modèle pour les jeunes artistes russes.

Ilse Bing

Ilse étudie l’histoire de l’art à Francfort puis à Vienne. En 1937, elle épouse le compositeur Konrad Wolff. Allemande séjournant en France, elle est arrêtée et internée au camp de Gurs en 1940-41 jusqu’à l’obtention d’un visa pour les Etats-Unis.
Toute seule, elle apprend à se servir d’un appareil-photos et achète un Leica en 1928 : il ne la quittera plus pendant 20 ans. Portraits, autoportraits, paysages parisiens : la "Reine du Leica" pose sur les personnes et les lieux, un regard moderne, sobre qui va à l’essentiel. Ses photos expriment souvent une certaine nostalgie. Elle publie ses clichés dans des périodiques tels que Vogue ou Harper’s Bazaar.
Bing est conviée aux grandes rencontres internationales de la profession et ses photos sont régulièrement exposées en Europe et aux Etats-Unis.

Carla Badiali

Très jeune, Carla quitte l’Italie pour habiter Saint-Etienne où travaille son père ; c’est lui qui l’initie à l’art. Revenue en Italie, elle étudie à l’Institut national de Setificio à Côme. Après une brève période de peinture figurative, Badiali se tourne vers l’abstraction, rejoint les futuristes en 1937 avant de signer le Manifeste du "gruppo Valori primordiali futuristi di Sant’Elia". La peintre réalise non seulement des tableaux mais dessine aussi des motifs pour des stylistes de la haute couture. Elle ne conçoit pas l’abstraction sans poésie.
Son engagement dans la Résistance lui vaut d’être incarcérée et sa carrière s’interrompt quelque temps.
Son œuvre fait l’objet d’une exposition personnelle en 1967, puis des expositions sont organisées dans toutes les grandes villes italiennes ; elle participe à de grandes manifestations artistiques -une Quadriennale romaine et une Biennale vénitienne-.

Grandma Moses

Anna Mary Robertson naît dans une famille de fermiers américains ; à 12 ans, elle est placée dans une ferme voisine. Moses se marie en 1887, elle a dix enfants mais seuls cinq survivent.
Peu encline aux travaux de la ferme, elle se lance dans la broderie et la couture à partir de bouts de tissus, puis se met à dessiner des motifs. Ensuite elle passe à la peinture folklorique, naïve, pour représenter les paysages et les scènes de la vie quotidienne. Autodidacte et éprise de liberté, l’artiste ne se soucie guère de perspective et de proportions.
Ses œuvres, qu’elle offre généreusement à son entourage, sont exposées dans un drugstore local : l’expression de la nostalgie pour une époque révolue, qui ignorait machines et mode de vie moderne, est très appréciée du public. Ses toiles sont découvertes par un collectionneur qui l’aide à organiser une exposition à New York : le succès est immédiat. Grandma Moses devient une peintre célèbre à 80 ans, elle se rend en Europe et au Japon, et publie son autobiographie en 1952.

Margaret Bourke-White

Née aux Etats-Unis, Margaret découvre la photographie avec son père, ingénieur et inventeur, qui photographie les usines. Elle étudie dans plusieurs universités avant de devenir l’une des pionnières de la photo en noir et blanc ; elle vend ses clichés à deux revues, le Time et Fortune. Bourke-White réussit des clichés extraordinaires de zones industrielles et de scènes qui montrent les conditions de vie des classes défavorisées. Ses compositions très audacieuses, le choix très personnel des scènes et sa virtuosité pour saisir l’instant sont récompensées par plusieurs prix.
Reporter, elle est la première à entrer en URSS en 1930, puis elle se rend au Pakistan, en Tchécoslovaquie et en Inde. La photographe couvre la fin de la Seconde Guerre mondiale et assiste à l’ouverture du camp de Buchenwald.
Son œuvre, puissant et moderne, suscite toujours l’émotion : elle expose, à plusieurs reprises, dans les grandes villes américaines.

Elaine Fried de Kooning

Très jeune, Elaine est initiée à l’art par sa mère et découvre ainsi sa vocation. New-yorkaise, elle étudie dans deux écoles d’art prestigieuses, puis elle épouse Willem de Kooning en 1943.
Le couple, qui participe au mouvement expressionniste abstrait, travaille en collaboration quelque temps, ensuite l’élève s’émancipe. Artiste complète -peintre, graveuse, sculptrice-, de Kooning est également enseignante, travaille et écrit pour une revue d’art. Portraitiste renommée, elle est appréciée par les grands de ce monde et par les sportifs dont elle brosse le portrait (John F. Kennedy). Elle privilégie les couleurs vives qu’elle applique en couches épaisses. Un voyage au Mexique transforme son style, puis la découverte des peintures de Lascaux, en France, influence ses dernières créations.
Sa première exposition personnelle se tient en 1952 et ses œuvres se trouvent dans les plus grands musées américains.


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